Les liens constituent l’un des piliers historiques du référencement naturel. Ils guident les moteurs de recherche, orientent la distribution de l’autorité et participent à la découverte du contenu. Pourtant, tous les liens ne remplissent pas la même fonction. Certains renforcent la visibilité, d’autres encadrent la transmission d’informations ou protègent la sécurité et la vie privée. Comprendre les différentes catégories de liens et leurs implications permet d’élaborer une stratégie SEO cohérente et performante.
Liens externes : renforcer la notoriété et la visibilité
Les liens externes, aussi appelés backlinks, désignent les liens provenant d’autres domaines pointant vers un site. Ils constituent un indicateur clé pour les moteurs de recherche, car ils représentent une forme de validation externe. Lorsqu’un site réputé fait un lien vers un autre, il lui transfère une partie de sa crédibilité, ce qui peut améliorer le positionnement de la page cible dans les SERPs. Cette logique, héritée du PageRank de Google, demeure pertinente malgré l’évolution des algorithmes.
Un profil de liens externes diversifié est souvent synonyme de confiance. Les moteurs de recherche interprètent la variété des domaines référents, la pertinence thématique et la qualité des sites émetteurs pour estimer la popularité d’un contenu. Obtenir des liens depuis des sites d’autorité, des publications spécialisées ou des sources institutionnelles augmentent ainsi la probabilité d’un meilleur classement.
L’optimisation des ancres joue également un rôle stratégique. Une ancre de lien descriptive et naturelle, intégrée de manière fluide dans le texte, aide les moteurs à comprendre le contexte sémantique de la page ciblée. Cependant, une sur-optimisation (ancres répétitives, suroccurrence de mots-clés exacts) peut être perçue comme manipulatrice. La diversité des ancres, alternant entre expressions exactes, variantes lexicales et formulations naturelles, constitue donc une bonne pratique.
Enfin, les liens externes favorisent la visibilité organique indirecte. Lorsqu’un site reçoit des liens depuis plusieurs sources de qualité, il augmente ses chances d’être exploré plus souvent par les robots, ce qui accélère l’indexation de nouveaux contenus. Ils contribuent aussi à la notoriété de marque et à l’élargissement du public, deux effets bénéfiques pour le référencement à long terme.
Liens internes : structurer et propager la pertinence
Les liens internes relient les pages d’un même site entre elles. Ils constituent l’un des leviers les plus sous-estimés du SEO, alors qu’ils influencent directement la façon dont les moteurs explorent et interprètent la structure d’un site. Un maillage interne cohérent améliore la compréhension des relations entre les contenus et permet de hiérarchiser les pages selon leur importance stratégique.
En distribuant le PageRank interne, les liens internes favorisent la circulation de l’autorité à travers l’ensemble du site. Par exemple, lier un article récent à partir d’une page déjà bien positionnée peut accélérer son indexation et renforcer sa légitimité. Les liens internes facilitent également la navigation de l’utilisateur, ce qui réduit le taux de rebond et prolonge le temps passé sur le site, deux signaux d’engagement positifs pour le référencement.
Comme pour les backlinks, les ancres doivent être choisies avec soin. Une ancre pertinente décrit le sujet de la page cible tout en restant naturelle pour le lecteur. Les ancres génériques comme « cliquez ici » ou « en savoir plus » n’apportent aucune information sémantique utile aux moteurs. À l’inverse, une ancre contextuelle intégrée dans une phrase permet d’enrichir la compréhension du contenu.
Les liens internes participent aussi à la visibilité dans les SERPs en orientant les moteurs vers les pages prioritaires. Par un maillage logique, on peut renforcer la présence des pages stratégiques (catégories, produits, articles piliers) tout en aidant les robots à découvrir des contenus plus profonds. Un plan de maillage bien conçu agit comme une cartographie du site, rendant son architecture à la fois plus compréhensible pour Google et plus fluide pour les visiteurs.
Liens nofollow : un signal de neutralité devenu plus souple
Le lien nofollow a été introduit pour permettre aux webmasters d’indiquer qu’un lien ne devait pas transmettre d’autorité. Son intérêt initial était de limiter la propagation du spam dans les commentaires ou les pages générées par les utilisateurs. En ajoutant l’attribut rel="nofollow", on signalait aux moteurs de ne pas suivre le lien ni transférer de PageRank.
Ce type de lien reste utile dans plusieurs situations : les commentaires de blog, les zones de publication libre ou les liens sponsorisés. Il permet de marquer une frontière claire entre le contenu éditorialement validé et celui dont on ne peut pas garantir la qualité. Cependant, la signification du nofollow a évolué avec le temps. Depuis 2019, Google considère les attributs nofollow, sponsored et ugc comme des « indications » plutôt que des directives strictes. Les moteurs peuvent désormais choisir de les suivre ou non selon le contexte.
L’attribut nofollow a également été au centre d’une pratique aujourd’hui obsolète : le PageRank sculpting. Cette technique consistait à répartir manuellement le flux de popularité interne en bloquant certains liens à l’aide du nofollow pour concentrer l’autorité sur des pages précises. Or, comme l’a expliqué Matt Cutts dans un article sur le blog de Google en 2009, cette approche ne fonctionne plus. Google avait modifié son algorithme afin que l’utilisation du nofollow n’augmente pas le PageRank transmis aux autres liens, mais réduise simplement la part totale distribuée.
Aujourd’hui, le nofollow reste un outil de contrôle utile, mais il n’a plus de valeur stratégique dans la gestion du PageRank. Il doit être réservé à des contextes précis, notamment pour éviter les risques liés aux liens non maîtrisés, sans chercher à manipuler la répartition du poids SEO.
Liens noreferrer : la protection de la vie privée en priorité
L’attribut rel="noreferrer" a une fonction différente du nofollow. Il ne concerne pas la transmission d’autorité, mais la confidentialité des données lors de la navigation. Lorsqu’un utilisateur clique sur un lien contenant cet attribut, le site cible ne reçoit pas d’information sur la provenance du trafic. En d’autres termes, le referrer header est supprimé : le site de destination ne peut pas savoir d’où vient le visiteur.
Cet aspect est particulièrement intéressant dans une logique de protection de la vie privée. Dans certains contextes, notamment pour des liens sortants vers des services externes, il peut être souhaitable de ne pas divulguer l’origine du trafic. Cela permet d’éviter de transmettre des données sensibles, comme l’URL d’une page contenant des paramètres de session ou des identifiants personnels.
Le noreferrer peut également être combiné avec d’autres attributs comme noopener ou nofollow pour renforcer la sécurité et le contrôle. Toutefois, il faut garder à l’esprit que l’utilisation de cet attribut empêche aussi les outils d’analyse de suivre certaines conversions sortantes, puisque la source du clic n’est plus visible. L’adoption du noreferrer doit donc être réfléchie en fonction des priorités : protection des données ou suivi analytique.
Liens noopener : un garde-fou de sécurité utile
L’attribut rel="noopener" est avant tout une mesure de sécurité. Il empêche la page ouverte via un lien d’accéder à l’objet window.opener du navigateur. Sans cette précaution, la page liée pourrait potentiellement modifier la fenêtre d’origine, injecter du contenu malveillant ou rediriger l’utilisateur à son insu.
Ce risque est particulièrement présent lorsque des liens s’ouvrent dans un nouvel onglet via target="_blank". Sans noopener, la communication entre les deux fenêtres reste active. L’ajout de l’attribut neutralise cette interaction, garantissant que la page d’origine ne puisse pas être manipulée. De nombreux navigateurs appliquent désormais cette protection par défaut, mais il reste recommandé de la préciser explicitement.
Le noopener n’a aucun impact direct sur le référencement, mais il contribue à la sécurité globale d’un site, ce qui participe indirectement à une meilleure expérience utilisateur. Les sites sécurisés inspirent davantage confiance, ce qui peut influencer positivement les comportements de navigation et les taux de clics. Dans certains cas, il peut être combiné à noreferrer pour renforcer à la fois la sécurité et la confidentialité.
En pratique, on peut conserver noopener de manière systématique sur tous les liens ouvrant un nouvel onglet. Cela ne modifie ni la transmission de PageRank ni le comportement SEO, mais ajoute une couche de protection utile, notamment sur les sites contenant des liens vers des ressources externes.
Les bons liens : le secret de la réussite
Les différents types de liens jouent des rôles complémentaires au sein d’une stratégie SEO. Les liens externes augmentent la notoriété et la crédibilité, les liens internes structurent l’autorité et améliorent la navigation, tandis que les attributs comme nofollow, noreferrer et noopener permettent de maîtriser la manière dont les liens interagissent avec les moteurs, les utilisateurs et les sites tiers.
Maîtriser ces notions ne consiste pas seulement à suivre les recommandations techniques, mais à comprendre la logique sous-jacente : chaque lien est un signal. Bien géré, il peut améliorer la visibilité, renforcer la cohérence éditoriale et protéger à la fois le site et ses visiteurs. C’est cette approche globale, alliant pertinence sémantique, qualité éditoriale et respect des bonnes pratiques techniques, qui continue de distinguer les stratégies SEO les plus performantes.
